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Brèves pour le métro ou autres lieux
19 février 2017

Exposition

 

En allant aux Tuileries, je suis tombée par hasard sur Marcus. Il a accepté de venir avec moi voir l’exposition d’Ahaé. C’est un photographe coréen qui a pris des milliers de photos de sa fenêtre. Rien que de là.

Avec Marcus, on est entrés dans un bâtiment blanc, construit pour la circonstance. On est restés un moment à regarder les oeuvres, comme deux amis contents de partager un beau moment. On a parlé des photos, on a échangé nos impressions, on a souvent eu le même regard. On a répété le mot poésie plusieurs fois. Pourtant, on n’est pas restés collés l’un à l’autre pendant toute la visite. On s’est éloignés, on s’est retrouvés. Parfois, l’un de nous deux est allé chercher l’autre :

— Tu as vu les libellules ?

— Oui.

— Viens, on va les revoir.

En sortant, il faisait encore beau en ce mois d’août finissant. On s’est assis. J’ai sorti un livre de mon sac. Amour, Prozac et autres curiosités. Il s’est intéressé à ce que je lisais. C’était une chose nouvelle. Comme pour l’exposition. Avant, il n’aurait pas accepté de m’y suivre.

— C’est un livre un peu olé olé alors ?

— Oui, si on veut. Je dirais que c’est cru.

— Cru ?

— Oui, mais ce n’est pas gratuit. C’est un roman extraordinaire. Il parle des femmes et de sexe comme aucun autre.

— Ah… ! Tu peux comparer … tu en lis souvent des livres pareils…?

— Non, tu es bête... Ce que je veux dire … c’est … en finissant le livre, tu te dis que tu as touché du doigt l’essence de la sexualité … et de la vie aussi.

On a parlé encore et encore. De petites choses de rien du tout et de plus grandes. De nous, séparément, et ensemble, lorsqu’on était amants. J’ai pu lui dire les moments difficiles, mais avec beaucoup de détachement, comme si c’était loin.

Et puis il m’a dit :

— J’ai très envie de toi. Je n’ai pas envie de repartir dans une relation avec toi. J’ai juste envie qu’aujourd’hui on se retrouve encore à l’hôtel.

On y est allés.

En rentrant chez moi, je n’ai pas ressenti de frustration, de manque ou de tristesse. Je me suis juste dit que cette journée avait été importante et que je la garderais en mémoire.

 

Une journée particulière.

 

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Commentaires
E
C'est particulier comme relation. Mais ils sont libres comme cela.
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B
Une journée de rêve !<br /> <br /> Bonne semaine ! :-)
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C
Une journée particulière juste pour le plaisir de l'instant, pourquoi pas !
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M
Une journée particulière où rien n'était écrit d'avance et où le présent a été vécu tout simplement sans attente vaine de la part de l'un ou de l'autre...donc sans aucune déception possible. Bises et merci pour ce texte très réaliste
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E
Une journée "qui l'eut crû" !
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